Mise en oeuvre de l'article 55 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU)

L’article le plus notoire de la loi SRU est son article 55 qui impose aux communes importantes de disposer de plus de 20 % de logements sociaux. Ces dispositions ont depuis été renforcées et sont inscrites dans les articles L.302-5 et suivants du code de la construction et de l’habitation.

Les communes de plus de 3500 habitants, situées dans les agglomérations et les EPCI de plus de 50 000 habitants et comprenant au moins une commune de 15 000 habitants, doivent disposer d’un parc de résidences principales comptant au moins 25 % de logements locatifs sociaux (LLS). Le taux peut être maintenu à 20 % lorsque le parc de logements existant ne justifie pas un effort de production supplémentaire notamment au regard des demandes, mais ces cas sont rares (seul le territoire de Vienne Condrieu Agglomération est concerné par le maintien du taux à 20 %).

Dans le département du Rhône, en 2022, 130 communes sont comprises dans des agglomérations et des EPCI de plus de 50 000 habitants et comprenant au moins une commune de 15 000 habitants.

Parmi elles, 43 ont plus de 3 500 habitants et disposent d’un parc de résidences principales comptant moins de 20 ou 25 % de LLS. Elles sont dites déficitaires. Dans le cadre du dispositif SRU, ces communes sont soumises à :

  • un inventaire annuel du parc de LLS, appelé inventaire SRU,
  • un prélèvement annuel proportionnel au déficit de LLS, appelé prélèvement SRU,
  • des objectifs triennaux de rattrapage du déficit de LLS.
L'inventaire SRU

Tous les ans, le service Habitat et Renouvellement Urbain (SHRU) de la DDT réalise ce qui est nommé « l’inventaire SRU », pour les communes concernées de la Métropole de Lyon et du Nouveau Rhône. 46 communes sont actuellement déficitaires. Il est établi après récupération des données des différents organismes, et suite à des échanges avec les collectivités.

Les logements pris en compte sont les logements publics ou privés conventionnés à l’APL et offerts à la location au 1er janvier de l’année considérée. Les logements ou les lits des logements-foyers pour personnes âgées, handicapées, jeunes travailleurs, travailleurs migrants et résidences sociales, les places en centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et en centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) sont également prises en compte.

Le site internet Transparence logement social http://www.transparence-logement-social.gouv.fr/ recense les données des inventaires.

Le prélèvement SRU

Les communes déficitaires doivent s’acquitter d’un prélèvement proportionnel à leur déficit mais diminué de leurs dépenses déductibles en faveur de la production de logements sociaux (subvention à l’opérateur, cession de terrain, moins-value, travaux de viabilisation d’un terrain destiné à du logement social…).

Les prélèvements des communes appartenant à la Métropole de Lyon sont versés à la Métropole. Les prélèvements des communes hors Métropole sont versés à l’Établissement Public Foncier de l’Ouest Rhône-Alpes, l’EPORA. les prélèvements issus des majorations (voir ci-après) sont versés au Fonds National des Aides à la Pierre (FNAP).

En 2021, 29 communes seront soumises à un prélèvement. 2 337 242,37 €seront versés à la Métropole de Lyon, 1 105 631,94 € à l’EPORA, et 1 390 649,13 € au FNAP.

Le site internet Transparence logement social http://www.transparence-logement-social.gouv.fr/ recense les données des prélèvements.

Les objectifs triennaux de rattrapage

Tous les trois ans, le préfet notifie à chaque commune déficitaire un objectif de rattrapage de son déficit en LLS. La loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, dite loi « 3DS » prévoit un rythme de rattrapage différencié en fonction du taux de LLS :

  •  Rythme de rattrapage de référence à 33% pour les communes dont le taux de LLS est inférieur à 21% au 1er janvier précédant la triennale;
  •  Rythme de rattrapage de 50% pour les communes dont le taux est compris entre 21% et 23% ;
  •  Rythme de rattrapage de 100% pour les communes dont le taux est d'au moins 23%.

Pour les communes nouvellement entrantes dans le dispositif SRU, le taux de rattrapage est quant à lui progressif :

  •  Rythme de rattrapage de 15 % pour la première triennale ;
  •  Rythme de rattrapage de 25 % pour la seconde triennale ;
  •  Rythme de rattrapage de référence pour les triennales suivantes.

Des objectifs qualitatifs sont également fixés aux communes déficitaires depuis 2014. Les communes doivent réaliser une part minimale de logements dits très sociaux (financés avec un Prêt Locatif Aidé d’Intégration ou PLAI), et une part maximale de logements moins sociaux (financés avec un Prêt Locatif Social ou PLS).

Ces objectifs quantitatifs et qualitatifs font ensuite l’objet d’un bilan à l’échéance de la période. En fonction des résultats, des sanctions peuvent être prises envers les communes qui n’ont pas respecté leurs objectifs. Ces communes font alors l’objet d’un « constat de carence ».

Les conséquences de la carence

Le constat de carence prononcé au titre du bilan triennal induit notamment :

  • une majoration du prélèvement annuel pendant 3 ans,
  • le transfert à l’État des droits de réservation dont dispose la commune sur des logements sociaux existants ou à livrer,
  • le transfert systématique du droit de préemption urbain (DPU) à l’État lorsque l’aliénation porte sur un terrain, bâti ou non bâti, affecté au logement.

Pour les communes situées en dehors du périmètre de la Métropole de Lyon, le Préfet du Rhône a délégué le DPU Droits à paiement unique de ces communes à l’Établissement Public de l’Ouest Rhône-Alpes (EPORA). Pour les communes appartenant au périmètre de la Métropole de Lyon, le Préfet a délégué le DPU Droits à paiement unique à la Métropole.

Par ailleurs, des arrêtés préfectoraux peuvent instituer des secteurs pour lesquels l’autorité administrative de l’État est compétente pour délivrer les autorisations d’utilisation des d’occupation du sol pour les constructions à usage de logements.

Période 2011-2013

Pour la période 2011-2013, 39 communes déficitaires ont fait l’objet d’un bilan SRU. Parmi ces 39 communes, 9 ont fait l’objet d’une procédure de constat de carence. Il s’agit de :

Pour la Métropole de Lyon :

CHAMPAGNE-AU-MONT-D’OR
CHARBONNIÈRES-LES-BAINS
CHARLY
DARDILLY
COLLONGES-AU-MONT-D’OR

Hors de la Métropole de Lyon :

TERNAY
COMMUNAY
CHAZAY-D’AZERGUES
VAUGNERAY

Période 2014-2016

Pour la période 2014-2016, 45 communes déficitaires ont fait l’objet d’un bilan SRU. Parmi ces 45 communes, 12 ont fait l’objet d’une procédure de constat de carence. Il s’agit de :

Pour la Métropole de Lyon :

CHARLY
CRAPONNE
GENAY
MIONS
OULLINS
SAINT-DIDIER-AU-MONT-D’OR
SAINTE-FOY-LES-LYON
TASSIN-LA-DEMI-LUNE

Hors de la Métropole de Lyon :

CHAPONNAY
CHAZAY-D’AZERGUES
GENAS
LIMAS

Période 2017-2019

Pour la période 2017-2019, 45 communes déficitaires ont fait l’objet d’un bilan SRU. Parmi ces 45 communes, 17 ont fait l’objet d’une procédure de constat de carence. Il s’agit de :

Pour la Métropole de Lyon :
CHARLY
CORBAS
FONTAINES-SUR-SAÔNE
MARCY-L’ÉTOILE
MEYZIEU
MIONS
OULLINS
SAINT-DIDIER-AU-MONT-D’OR
SAINT-GENIS-LAVAL
SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES
SAINTE-FOY-LES-LYON

Hors de la Métropole de Lyon :
BRINDAS
CHAPONOST
GENAS
GRÉZIEU-LA-VARENNE
LENTILLY
MILLERY

Période 2020-2022

Les objectifs triennaux notifiés aux communes pour la période 2020-2022 sont consultables sur le tableau suivant :

Le bilan final de la période 2020-2022 aura lieu au 2nd semestre 2023.

Période 2023-2025

Les objectifs triennaux notifiés aux communes pour la période 2023-2025 sont consultables sur le tableau et la carte suivante :

Accompagnement des communes et contrats de mixité sociaux (CMS)

La loi du 21 février 2022, dite loi « 3DS » renforce l'instruction gouvernementale du 30 juin 2015 qui proposait à chaque commune carencée la signature d'un contrat de mixité sociale (CMS). Ce contrat signé entre l’État et la commune propose un cadre opérationnel d’actions pour la commune pour l’aider à atteindre ses obligations légales. Des signataires autres que la commune et l’État participent à la démarche : les bailleurs sociaux concernés par des projets, ou encore l’EPORA pour les communes hors métropole, la Métropole de Lyon ou l’EPCI quand un programme local de l’habitat (PLH) existe sur le territoire considéré.

21 contrats ont été signés et suivis annuellement depuis 2016.Concernant la période 2020-2022, 5 contrats ont été signés avec les communes de Fontaines sur Saône, Meyzieu, Corbas, Saint-Genis-Laval, Saint-Genis-les-Ollières.

Une plaquette présentant le dispositif des CMS modifié par la loi 3DS a été réalisée :