La façade - le jardin


Du rez-de-chaussée jusqu'à la toiture, la sculpture orne la façade. A la clé de voûte des trois portes d'entrée, le sculpteur lyonnais, Louis Martin, évoque, au centre le Rhône - un visage masculin robuste et barbu -, de chaque côté, la Saône et l'Azergues, l'une et l'autre sous les traits d'un jeune visage féminin. Entre ces portes, le sculpteur Pierre Aubert indique, dans des médaillons circulaires en bronze, certaines des richesses régionales de l'époque, c'est-à-dire de gauche à droite : une locomotive, évoquant le chemin de fer, moyen de transport récent ; un métier à tisser rappelant l'importance de l'industrie de la soie, tant à Lyon que dans sa région ; une nef pour la batellerie, moyen de transport considérable pour le commerce ; palette, pinceaux, compas, chapiteau, tous ces attributs illustrant les Beaux-Arts si présents dans l'histoire de la ville.

De part et d'autre de l'horloge, se dressent Le Jour et La Nuit. La Nuit, à gauche, personnifiée par une jeune femme, baisse un voile sur sa tête, tandis qu'une chouette se blottit contre elle, à ses pieds ; à droite, Le Jour, représenté par un homme robuste, dévoile au contraire son visage, accompagné d'un vigoureux coq chantant. Ces deux sculptures sont l'œuvre du Lyonnais Etienne Pagny. Le préfet Cambon aurait préféré qu'au fronton apparaisse une illustration de "La France républicaine soutenue par le département et par la ville, qu'elle domine, qu'elle couronne et qu'elle unit". Auraient été alors représentées l'Administration "ayant à ses pieds l'oiseau symbolique de la prudence, la chouette de Minerve et tenant dans ses mains le code et la règle" et la Police "ayant derrière elle le chien, emblème de la vigilance armé de l'épée et du mors". L'architecte Louvier refuse ce projet mais est contredit à son tour, lorsque, trouvant que les caryatides de l'horloge "lèvent trop le coude", il est désavoué par le préfet au profit du sculpteur. Au centre du fronton triangulaire surmontant le couple du Jour et de la Nuit, les initiales R.F (République Française) sont gravées dans la pierre ; de part et d'autre de ces initiales, la ville de Lyon et celle de Villefranche, sous les traits de deux jeunes femmes à demi couchées, couronnent le faîte de ce même fronton.

Quatre monuments en pierre animent le jardin ; ceux de l'officier d'Empire Duphot et de Pierre Dufour, du côté de la rue Servient ; ceux dédiés à l'académicien Victor de Laprade et à Félix Mangini, du côté de la rue de Bonnel.